Réaliser une donation
Transmettre n’est pas un événement, c’est une stratégie
La transmission d’un patrimoine ne se décide pas au dernier moment. Elle se prépare, souvent longtemps à l’avance, et repose sur des choix structurants qui dépassent largement la simple question fiscale. Réaliser une donation n’est pas seulement un moyen de transmettre des actifs : c’est un outil de pilotage patrimonial, permettant d’organiser la répartition du patrimoine, d’en maîtriser le coût fiscal et de sécuriser l’avenir des générations suivantes.
Dans une approche patrimoniale aboutie, la donation n’est jamais un geste isolé. Elle s’inscrit dans une réflexion globale sur la détention des actifs, la protection du donateur, l’équilibre familial et la transmission progressive du patrimoine.
Pourquoi anticiper la transmission par la donation
L’un des principaux risques en matière de transmission est l’inaction. Un patrimoine transmis trop tard, ou sans préparation, s’expose à une fiscalité lourde et à des situations familiales parfois complexes. À l’inverse, une donation réalisée au bon moment permet de tirer pleinement parti des dispositifs légaux existants, tout en conservant une maîtrise sur les actifs transmis.
La donation permet également d’accompagner les besoins des bénéficiaires au moment où cela a du sens : installation professionnelle, acquisition immobilière, création d’entreprise. Elle donne une dimension concrète et utile à la transmission patrimoniale, plutôt que de la cantonner à un événement futur et incertain.
Le cadre fiscal de la donation aujourd’hui
Le droit français offre un cadre clair et stable pour organiser des donations dans des conditions fiscales maîtrisées. Chaque parent peut transmettre à chacun de ses enfants jusqu’à 100 000 € en exonération de droits, renouvelable tous les quinze ans. Ce mécanisme permet, avec une stratégie suivie dans le temps, de transmettre des montants significatifs en limitant fortement la fiscalité.
À cela s’ajoute la possibilité de consentir un don familial de somme d’argent exonéré dans la limite de 31 865 €, sous certaines conditions d’âge et de lien de parenté. Là encore, ce dispositif peut être combiné avec les abattements classiques pour optimiser la transmission.
Au-delà de ces seuils, les droits de donation sont calculés selon un barème progressif. C’est précisément pour cette raison que l’anticipation est déterminante : elle permet de fractionner la transmission, d’utiliser les abattements successifs et de réduire significativement le coût global.
Donner sans se déposséder : une idée reçue à dépasser
Réaliser une donation ne signifie pas nécessairement renoncer à la jouissance ou au contrôle des actifs. De nombreux outils juridiques permettent de concilier transmission et protection du donateur. La donation peut être réalisée en pleine propriété, mais aussi de manière plus fine, notamment via le démembrement de propriété.
Donner la nue-propriété tout en conservant l’usufruit permet, par exemple, de transmettre un actif tout en conservant les revenus et l’usage. Cette mécanique présente un double intérêt : elle réduit la base taxable au moment de la donation et permet une transmission automatique et sans fiscalité supplémentaire au décès du donateur.
Ces choix doivent être faits avec discernement, en fonction de la nature des actifs, de l’âge du donateur et de ses besoins futurs.
Un exemple simple et parlant
Prenons le cas d’un couple disposant d’un patrimoine immobilier et financier conséquent, avec deux enfants adultes. Sans anticipation, la transmission de ce patrimoine interviendrait principalement au décès, avec une fiscalité concentrée à un moment unique.
En réalisant dès aujourd’hui une donation de 100 000 € par parent et par enfant, complétée, si pertinent, par un don familial de somme d’argent, le couple peut transmettre une partie significative de son patrimoine sans droits. Quinze ans plus tard, ces abattements pourront être utilisés à nouveau. En parallèle, certains actifs peuvent être transmis en nue-propriété, tout en conservant les revenus.
La donation devient alors un levier de stratégie patrimoniale, et non une simple anticipation successorale.
La donation comme outil d’équilibre familial
Au-delà de la fiscalité, la donation permet d’organiser la transmission de manière équitable et réfléchie. Elle offre l’opportunité de tenir compte des situations personnelles, des projets de chacun et des équilibres familiaux, tout en sécurisant juridiquement les intentions du donateur.
Elle permet également d’éviter certains conflits successoraux, en clarifiant les choix de transmission et en les expliquant de son vivant.
Notre approche
La donation est un outil central. Elle permet d’inscrire la transmission dans le temps, de préserver la cohérence du patrimoine et de maintenir une flexibilité maximale. Elle n’est jamais envisagée isolément, mais toujours en lien avec la gouvernance familiale, la détention des actifs et les projets à long terme.
La bonne question n’est pas « faut-il donner ? », mais quand, comment et dans quel cadre
Chez Luma Gestion Privée, la donation est abordée comme un acte stratégique, nécessitant une analyse juridique, fiscale et patrimoniale complète. Chaque situation est unique : âge, composition du patrimoine, structure familiale, besoins futurs du donateur.
Notre rôle consiste à définir une stratégie de donation cohérente, évolutive et sécurisée, en veillant à préserver les intérêts du donateur comme ceux des bénéficiaires. Une donation réussie est une donation qui transmet sans fragiliser, qui anticipe sans contraindre et qui s’inscrit dans une vision patrimoniale de long terme.

